Ecrire à son propre visage
Tu crois que j'aurais pu m'appeler Narcisse ou la méchante reine?
Miroir! Miroir! Que me fais-tu ce matin? Il y a trop de lumière, à peine sortie du lit c'est un calvaire.
Je préfère la pénombre qui lisse les traits pour que mes yeux verts plantés dans les tiens ne voient que ces yeux justement, oubliant le reste.
La trace de l'oreiller sur ma joue, les cheveux en bataille, ce visage fripé, pas réveillé; je n'ai pas envie de les voir pour le moment. Dans une heure ou deux, il aura repris allure humaine, enfin presque. Au fond, tout cela n'est qu'une question de perception. Mon cerveau analyse ce que l'œil lui renvoie suivant l'heure ou l'humeur. Je souris ou pas à cette image. De hideuse, elle peut devenir flatteuse puis de nouveau se brouiller, être réconfortante lorsque le moment s'en fait sentir puis impartiale dans les instants de doute ou d'interrogation. Elle se décale parfois et me demande un effort pour revenir à la réalité. Oui! Oui! C'est bien moi qui suis là en face de toi.